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24 février 2008

DE L'ETOILE AU DELTA

De l’Etoile Flamboyante au Delta Lumineux

VM et vous tous mes BBAAFF,

Lorsque vous m’avez demandé, VM, il y a quelque temps, de préparer un travail en en choisissant le sujet, ma réponse fut assez spontanée je crois, il s’agirait de l ‘étoile flamboyante.

C’est avec mon parrain, le TVF JL, et devant l’une de ses bouteilles de vin que je me souviens avoir vu pour la première fois cette étoile à cinq branches. Notre TVF Jean me précisa que c’était là un des symboles les plus riches de

la FM

et que j’aurai le temps d’approfondir le sujet. Cette étoile, je la retrouvais très vite dans mon environnement quotidien : gravée sur la cheminée de la maison de mon enfance, en marqueterie sur l’armoire de mon salon et, par cinq fois, sur les plaques signalant le chemin de Saint Jacques de Compostelle dans les rues de Bordeaux. Je n’avais pas de doute, c’était bien elle. Je la retrouvais aussi dans un univers plus maçonnique, sur la bannière de notre R.L et, avec la lettre G en son centre, sur les colliers des VVMM des LL travaillant au Rite Français que j’ai eu la chance de visiter. Je me forgeais vite la conviction que cette étoile et cette lettre étaient indissociables et que la lettre G, telle que l’on la voit lorsque notre L est ouverte au 2ème grade, était au centre de l’étoile. De telles observations et perceptions ne pouvaient que m’inciter à me pencher sur ce sujet.

Un soir de janvier dernier, après avoir pas mal lu, je me retournai vers notre rituel que je souhaitais mettre au cœur de ce travail. A la lecture de

la PT

du 1er grade, je retins quelques mots sur cette étoile flamboyante qui me confortèrent dans cette idée qu’elle était indissociable de la lettre G : cette étoile qui constitue un des ornements de

la L

est « la gloire en son centre » et « nous rappelle le soleil qui éclaire la terre et qui par sa bienfaisante influence dispense ses bienfaits à toute l’humanité ». Ces mots sonnèrent pour moi comme une allusion évidente au GADLU, symbolisé par la lettre G dans

la L

au 2ème grade. La lecture, ce soir là, de

la PT

du 2ème grade me fit perdre de mes certitudes : « une fois que nos anciens FF se trouvaient dans la chambre du milieu du temple, leur attention était attirée d’une façon particulière vers certains caractères hébraïques représentés ici par la lettre G référant à Dieu, le GGDLU à qui nous devons tous nous soumettre et que nous devons humblement adorer ». Il était bien question de la lettre G, mais en aucun cas de l’étoile. D’ailleurs, cette chose dont j’étais convaincu de la présence était, certes au centre de la lumière mais il ne s’agissait pas d’une étoile mais d’un triangle. Cinq cérémonies de passage dans notre atelier n’avaient pas suffit à me faire prendre conscience de cette chose si visible, il fallut que je me penche de près sur le sujet pour m’en rendre compte. J’étais convaincu qu’elle était là, je devais bien en trouver une trace dans notre rituel du 2ème grade. Mais non, rien. Au mieux, je la vis juste entre Eq et C illustrer le bas de la page 35 du cahier de Cp.

Il fallu se rendre à l’évidence, je souhaitais préparer un travail au 2ème grade sur un symbole absent de nos loges de Cp… Absent, certes, mais dont quelques aspects se rapprochent de ce que l’on retrouve avec le delta lumineux.

Deux grandes analogies rassemblent l’étoile flamboyante et le delta lumineux. Ces deux figures géométriques irradient de lumière et sont représentées avec la lettre G en leur centre.

La lumière est représentée de manière très symétrique dans chacun de ces deux symboles, ce qui signifie qu’elle ne peut irradier qu’à partir du centre, finalement d’où est positionnée la lettre G.

Cette lettre G nous renvoie au monogramme d’un des noms du très haut - God -, source de toute lumière et de toute science, comme nous le dit Plantagenet, mais aussi à la géométrie comme nous l’indique Samuel Prichard dès 1730 dans son ‘Massonry dissected’, et vous me permettrez, mes BBAAFF, quelques mots d’anglais : « What does the G denote ? Geometry or the fifth science ». Cette lettre G, qui est la septième lettre et la cinquième consonne de notre alphabet, correspond aussi au gamma grec ou encore au ghimmel phénicien représentés par une équerre, l’outil majeur du deuxième grade… et la géométrie, encore, n’est pas si loin. Par ailleurs, si l’on reste attaché à l’alphabet grec, le G dans un triangle se rapproche du gamma dans le delta : la troisième lettre dans la quatrième. Delta est souvent utilisé en géométrie pour désigner une droite, qui associée au gamma, à cette équerre, dessine un triangle…

En approchant le triangle par l’angle de la géométrie, une première chose peut attirer notre attention. Un triangle possède trois médianes qui sont les trois droites passant par un sommet et le milieu du côté opposé à ce sommet. Ces trois médianes sont concourantes et leur point d'intersection, nommé G, constitue le centre de gravité du triangle. Si le triangle était une plaque solide homogène, on pourrait le faire tenir en équilibre sur une pointe en le posant exactement sur ce point noté G.

Le triangle, par ailleurs constitue la figure géométrique de base, celle qui peut servir à décomposer toute figure dont les côtés sont droits. Si on applique cela au pentagramme, on parvient à cinq triangles identiques dont les bases sont constituées par les cinq côtés du pentagone central lui-même décomposable en trois triangles. Trois au centre et cinq autour…

Mais revenons à ce triangle constituant le delta lumineux. Quelle en est la forme ?

Pour Christian Guigue, il s’agit incontestablement d’un triangle équilatéral, ce qui nous renvoie à la représentation de la trinité chrétienne mais aussi à Xénocrate qui comparait la divinité à un triangle équilatéral puisque « c’était ainsi la - la divinité - faire avec raison parfaitement égale en toutes ses perfections. »

Pour Jules Boucher, il ne peut s’agir que d’un triangle isocèle présentant un angle de 108° (3p/5) à la pointe supérieure et deux autres angles de 36° (p/5). Ce triangle isocèle présente les rapports du nombre d’or et permet de dessiner le pentagramme par triple recroisement, comme auraient pu le dire les pythagoriciens pour qui pentagramme était synonyme de triple triangle recroisé. Le pentagramme peut aussi être décrit comme un pentagone régulier dont chaque côté est la base d’un triangle isocèle qui présente lui aussi les proportions du nombre d’or mais utilisées à l’inverse par rapport au triangle décrit précédemment ce qui conduit à un angle de 36° (p/5) à la pointe supérieure et à deux autres angles de 72° (2p/5), ce triangle se nomme « triangle sublime ». Le pentagone central peut être décomposé en trois triangles : un triangle sublime encadré de ses deux triangles inverses. Serait-ce là l’origine géométrique élémentaire des propriétés remarquables d’inversion de l’étoile flamboyante ?

Le corps de l’homme s’inscrit parfaitement dans le pentagramme. Comme l’illustre l’homme de Vitruve qui dans son « De Architectura » en fait ainsi la description : « si vous ouvrez les jambes de façon à abaisser votre hauteur d’un quatorzième et si vous étendez vos bras de façon que le bout de vos doigts soit au niveau du sommet de votre tête, vous devez savoir que le centre de vos membres étendus sera au nombril et que l’espace entre vos jambes sera un triangle équilatéral ». Ainsi le centre de l’homme, le nombril, est confondu avec celui de l’étoile, le G, et le fil de la vie me semble tout proche. Cet homme debout, les bras en croix, les jambes écartées et la tête droite, constitue, nous dit Plantagenet, l’emblème de l’initié, foyer de la pensée vivante spiritualisée, de la pensée libre et de la volonté libérée. Il trouve sa place dans le pentagramme, canon du nombre d’or, symbole d’énergie positive, actif et bénéfique comme le dit Jules Boucher.

Pour en revenir au triangle, élément du delta lumineux, j’ai envie de ne retenir que la figure qui me semble le constituer dans notre atelier, il s’agit bien d’un triangle équilatéral qui immanquablement nous renvoie à Dieu.

De plus notre rituel du 2ème grade nous apporte des éléments pouvant nous conforter dans cela.

La PT

nous enseigne la présence de « caractères hébraïques représentés ici par la lettre G référant à Dieu » et la fermeture des travaux nous indique la présence « d’un symbole sacré au centre de l’édifice qui fait allusion au GGDLU » et nous rappelle qu’ « il est avec nous et que son œil-qui-voit-tout nous observe ». L’allusion au tétragramme et à l’œil dans le delta me semble à peine voilée.

Dieu est représenté dans la bible par quatre lettres YHVH qui forment le mot sacré dont la prononciation est interdite. En hébreu, nous pourrions épeler - pas lire, épeler - « Yod, Hé, Vau, Hé » et il semble même que Jod ait pu être à l’origine de l’anglais God. Pour les Israélites, le nom de Dieu semble provenir de l’épisode biblique du buisson ardent quand, du milieu de buisson, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob répondant à Moïse sur la manière de le nommer lui indiqua : « Ehyèh Acher Ehyèh » pouvant, entre autres, se traduire par « Je suis celui qui est ». Dieu dit aussi à Moïse « Voici ce que tu diras aux Israélites : ‘Je suis’ m’a envoyé vers vous (…), Yahvé, le Dieu de vos pères (…) m’a envoyé vers vous. C’est mon nom pour toujours, c’est ainsi que l’on m’invoquera de génération en génération ».

Ce tétragramme imprononçable, ces caractères hébraïques vers lesquels l’attention de nos anciens FF était attirée lorsqu’ils se trouvaient dans la chambre du milieu, seul le Grand Prêtre, une fois l’an pouvait le prononcer. Cela, certainement pour respecter le 3ème commandement : « Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain ». A l’époque du Temple, le Grand Prêtre pouvait prononcer le nom de Dieu, seulement dans le Temple le jour de Yom Kippour, ce jour de l’expiation, du grand pardon. Lors de la cérémonie, le Grand Prêtre effectuait cinq immersions purificatrices et pénétrait par trois fois dans le Saint des Saints et y prononçait trois fois le tétragramme.

Pour conclure, mes FF, je reviendrai sur le fait que le pentagramme et le delta lumineux nous renvoient tous les deux à Dieu. Le delta nous y renvoie doublement alors que l’étoile nous renvoie simultanément à l’homme et à Dieu. Toutefois, les deux semblent assez indissociables. Par exemple l’œil dans le delta lumineux surplombant

la Déclaration

des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 - témoignage, hors du temple, de l’action de la maçonnerie du siècle des lumières – n’associe-t-il pas Dieu à l’Homme et ne témoigne-t-il pas de la « bienfaisante influence [qui] dispense ses bienfaits à toute l’humanité », finalement comme nous est présentée l’étoile flamboyante dans

la PT

du 1er grade?

Et la lettre « G », point central d’équilibre et centre de gravité, n’est elle pas le centre de toute chose, de l’homme, de l’univers et plus simplement de la vie ?

Respectable Loge Burdigala N°22

F Cp Jean-Christophe BARBE

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